Les canicules marines

Si les canicules marines n’ont pas d’impacts directs sur la santé de l’homme, l’écosystème océanique en paie le prix fort. Focus sur les vagues de chaleur océanique, leurs conséquences et les efforts à fournir.

Comment se manifestent les canicules marines ?

On parle de canicules marines lorsqu’une vague de chaleur inhabituelle persiste pendant 5 jours (ou plus) dans une ou plusieurs parties des eaux océaniques mondiales.

Les chercheurs ont constaté une prolongation de la durée des vagues de chaleur, ainsi qu’une augmentation des températures selon les études réalisées depuis 1950. Le pire, c’est que cela devient de plus en fréquent.

Résultats du réchauffement climatique

L’augmentation de l’empreinte anthropique est l’une des causes du réchauffement climatique. En effet, les scientifiques ont déduit que 23 % du réchauffement de l’océan pourrait être d’origine naturelle. Les 77 % résultent donc du réchauffement climatique occasionné par l’homme.

Comme le gaz à effet de serre est responsable du réchauffement de l’atmosphère, les émissions de dioxyde de carbone, de protoxyde d’azote, de méthane, de gaz fluorés des pays potentiellement pollueurs condamnent toute la planète. Bien que le gaz carbonique ait le plus petit pouvoir de réchauffement parmi les gaz à effet de serre ; il est présent en grande quantité dans l’atmosphère (environ 70 %).

Les conséquences catastrophiques des canicules marines

Moins connues du public, les conséquences des canicules marines font froid dans le dos. Certains scientifiques comparent l’effet des vagues de chaleur marine actuelles à 6 bombes atomiques d’Hiroshima.

Les coraux, victimes potentielles des canicules marines, sont voués à disparaître. Les variations de températures impactent directement sur leur organisme, engendrant l’expulsion de zooxanthelle (une algue unicellulaire vivant en symbiose avec le corail). L’épisode El Niño de 2015-2016 est un parfait exemple de réchauffement dévastateur. Le phénomène se produit à peu près tous les 4 ans à l’Est du Pacifique et provoque une perturbation du climat mondial. Résultat : il a dévasté une immense surface de récifs coralliens répartie dans le monde.

Les canicules marines agissent également sur le comportement des animaux marins. Frappées par les vagues de chaleur, diverses espèces migrent vers les eaux plus froides du Nord. Par contre, les méduses prolifèrent dans les eaux chaudes. On verra donc d’ici quelques années, une masse de méduses dans les parties des océans fréquentées par les baigneurs, pêcheurs, etc.

Les vagues de chaleur océanique provoquent aussi la mort de différentes espèces marines. Des mammifères tels que les loutres de mer et les otaries n’ont pas survécu aux canicules marines survenues dans l’Océan Pacifique. Les poissons, les mollusques, les éponges et les oiseaux marins ne sont pas non plus épargnés. À tout cela s’ajoute la disparition des prairies et forêts marines, habitats de diverses espèces.

En outre, les canicules marines s’avèrent propices pour les algues toxiques. La Karenia brevis, par exemple, produit des toxines lors de ses efflorescences. Si elle prolifère dans l’écosystème marin, la flore et la faune en seront affectées. La consommation des mollusques contaminés est d’autant plus dangereuse pour les humains.

Le pire dans tout cela, c’est que le cercle du réchauffement se referme. Effectivement, les mangroves et les herbes marines libèrent le carbone stocké lorsqu’ils sont exposés à des températures extrêmes. Le réchauffement climatique ne peut que s’intensifier.

Il est temps d’agir

On se fie beaucoup trop à la résilience de l’Océan. Pourtant, il ne se régénère qu’à condition d’être bien entretenu et protégé. Grâce à la mise en place des Aires Protégées Marines, de larges étendues de fonds marins pourront être préservées.

La transition énergétique est également une urgence. De nombreuses alternatives s’offrent aux industries et à chaque foyer, mais la plus notable est sans doute l’utilisation de l’énergie renouvelable.

De l’économie linéaire à l’économie circulaire, il existe certes un grand pas, mais le plus difficile est le passage de l’ancien au nouveau. Énergies solaires, éoliennes, hydrauliques… Ce sont des sources d’énergie tout à fait exploitables qui entraînent moins de pollution.