Le désastre écologique lié au masques et gants à usage unique

Suite à la situation sanitaire lié au virus du Covid-19, l’utilisation de masques à usage unique à véritablement explosé. Bien qu’il ait été communément admis qu’il était important de se doter de masques réutilisables en tissus, nombreux sont ceux qui n’emploient que des masques jetables. La durée de vie de ces masques n’est que de 4h, ils sont rapidement jetés ! La fondation Tara alerte sur ce phénomène suite au fait qu’ils aient retrouvés des gants et des masques dans sept grands fleuves européens !

La Tamise (en Angleterre), le Tibre (en Italie), l’Èbre (l’Espagne) le Rhin, la Seine, le Rhône, la Garonne ou encore la Loire, tous sont impactés par la non gestion de ce déchet qui ne cesse de s’amplifier. Les gants en plastique ont une durée de vie de plus de 400 ans et finiront dans les océans pour polluer les rives et la vie sous-marine. Les masques en polypropylène se désintègreront rapidement pour former des micro plastiques qui se nicheront dans le plancton et les eaux puis mangé par les poissons, pour finir dans nos assiettes.

Que ce soit sur terre, dans les rivières, les fleuves ou les océans, plus aucun endroit au monde n’arrive à s’échapper des montagnes de plastiques généré par la pandémie. Cette pollution inutile ne cesse de croitre et va continuer à se poursuivre à moins de modifier la donne drastiquement. Les pertes naturelles et en termes de capitaux sur la pêche et le tourisme se chiffre déjà en milliards d’euros annuellement, sans compter les dégâts causés à l’environnement.

Le gouvernement mesure l’urgence du problème

Les actes d’incivilités se multiplies partout en France. Les éboueurs rapportent retrouver des masques à usage unique le long des trottoirs. Pour endiguer ce fléau le gouvernement a décider de majorer l’amende en la portant à 135€. Toutefois le nombre de masques qui trainent parterre ne cesse de grimper. D’autant qu’ils vont mettre plus de 400 ans pour se dégrader et il n’y a aucun moyen de les recycler.

Au-delà de l’urgence écologique, il y a un réel problème sanitaire. Ces tissus sont au plus proche de nos bouches et narines et récoltent les gouttelettes qui peuvent comporter le virus. Jetés parterre, elles peuvent très bien contenir le virus et contribuer à augmenter sa dissémination partout en France. Une grande campagne de sensibilisation a été lancé par le ministère de la transition écologique, mais elle peine à porter ses fruits. La démarche à suivre aujourd’hui pour se débarrasser des masques à usage unique est en trois étapes.

  1. Placer son masque dans un sac poubelle dédié aux masques
  2. Les y laisser pendant 24h
  3. Les jeter dans un sac destiné aux ordures ménagères

Toutefois, il est réaliste d’envisager qu’ils seront jetés au mieux dans la poubelle directement.

Organiser une filière de recyclage des masques contaminés

Ces masques aujourd’hui sont non recyclable pour une très bonne raison. Le risque de contamination qu’ils comportent. Ces masques, faits de polypropylène (PP), nécessitent de fait un traitement particulier. Le PP est utilisé couramment au quotidien dans certains sacs, emballages ou encore pour les barquettes alimentaires souples. Il est uniquement recyclable dans les industries spécifiques après traitement ou quand il est épais et d’une seule couleur.

Une collecte spécifique existe pour les hôpitaux. Les masques employés font partie de la catégorie des déchets à risques dit DASRI (déchets d’activités de soins à risques infectieux). Ces déchets sont gérés par la DASTRI (l’éco organisme national agrée par l’état Français) qui oriente les déchets vers les incinérateurs. Toutefois pour le grand public rien n’existe ce qui expose également le personnel en charge de ramasser nos ordures.

Pour récupérer les masques contaminés il faudrait créer une filière dédiée à leur récupération pour pouvoir les traiter individuellement avant de les remettre dans le circuit plus traditionnel de recyclage. Les masques pesant peu on pourrait estimer cela négligeable, toutefois avec la prolongation de la situation sanitaire actuelle et l’obligation de devoir porter les masques, le volume à prendre en compte est colossale et le réemploi des matières permettrait d’éviter un réel gâchis.

Quel est le processus de recyclage du Polypropylène

Le polypropylène est un des plastiques les plus répandus sur Terre en termes d’utilisation. Les volumes à recycler sont très importants. Le réemploi de la matière est en soit simple pour pouvoir le réutiliser. Actuellement le PP est collecté de la même manière que le PET ou le PEHD.

  • Auprès des industriels et des professionnels (ex. : Hôpitaux)
  • Chez les particuliers à travers les contenus des poubelles jaunes
  • Dans les déchetteries

Ils partent au centre de tri afin de distinguer les plastiques en fonction de leur typologie. Chaque plastique isolé a après son propre procédé. Le PP est broyé, puis lavé et enfin séchés. Les morceaux obtenus peuvent à nouveaux être transformé en produit à base de PP, comme les emballages alimentaires ou pour l’industrie automobile. Il se peut que la qualité soit jugée décevante, le PP sera alors incinéré.

Une filière dédiée pour les masques de protection

Pour les masques, il est important de rajouter des étapes supplémentaires liées au virus. Les préconisations seraient d’y dédier des poubelles pour la collecte, afin de les envoyer dans des centres de décontamination spécifiques avant de les réacheminer vers le circuit traditionnel. A date aucun pays n’a mis en plus une filière de la sorte et cela pourrait être une réelle percée sur le long terme avec le traitement des déchets des hôpitaux.

Utiliser des masques en tissus réutilisables

La situation est telle, que de mettre en place une filière capable de traiter les masques pour les réinsérer dans un circuit de recyclage nécessitera des précautions et du temps. Temps qu’a date il manque tant la situation est jugée préoccupante.

Pour éviter d’utiliser des masques à usage unique la solution doit provenir de masques réutilisables et durables. Bon nombre de vidéos ont fleuries sur comment il fallait coudre ses propres masques et prendre en compte les pliages. Il est à date beaucoup plus rare de voir des masques en tissus fait maison dans la rue que ceux en tissus plastique.

Rappelons à toutes fins utiles que les masques qui n’ont pas l’homologation FFP2 n’ont pas comme objectif de filtrer l’air, mais simplement d’empêcher la salive et les gouttelettes à être projetés dans l’air pour ne pas infecter son prochain.

Un masque en tissus peut être lavé environ une bonne vingtaine de fois avant de devoir s’en séparer. A la différence près que ces masques en tissus sont plus facilement récupérables que ceux à base de plastique. Le coton étant naturel il sera réutilisable et surtout se dégradera naturellement en 6 mois. L’impact environnemental est considérablement moins.

Le retour de bâton par les Océans

Le plastique est un véritable prédateur sur la vie marine et les écosystèmes de plus en plus fragilisés. Le plastique dans l’eau se dégrade et se décompose en micro plastiques. Les poissons l’ingèrent s’imaginant que c’est de la nourriture. Le plastique se retrouve ainsi dans la chaîne alimentaire et nous impacte directement.

Le plastique en tout genre est déjà responsable de nombreux dégâts, il en convient d’être plus responsable sur la façon dont nous jetons et dont nous nous débarrassons des masques. Il est impératif de correctement jeter son masque pour éviter toute contamination dans l’Océan. La crise sanitaire pourrait de fait se transformer en crise sociale pour les pécheurs si nous apprenions que nous ne pourrions plus manger de poissons car trop pollués.

Le marin n’est pas concerné par le coronavirus mais le manque de civilité va faire perdre la vie à la faune marine pour cause de pollution

Il est de notre devoir d’être civilisé et apprendre à être responsable des déchets que nous générons. Il va de soi que nous devons être respectueux de l’environnement dans lequel nous évoluons et tout faire pour le préserver. La négligence en tout genre, mais en plus de celle causé par le fait de jeter les masques, sans se soucier de ce que nos gestes ont comme impacte est en train de causer la mort de milliers d’animaux.

La communauté scientifique travail pour rendre les masques chirurgicaux réutilisables.

Il semble illusoire d’espérer que tout le monde respecte le besoin sanitaire de correctement jeter son masque ou bien de n’utiliser que des masques en tissus fait maison. Les scientifiques planchent sur le fait de rendre les masques en PP réutilisables. Plusieurs tests sont en cours pour voir comment modifier légèrement les masques, ou bien les rendre légèrement plus épais pour mieux les réutiliser. Un test à même pu démontré que les masques chirurgicaux peuvent être lavé à 95°C tout en conservant leurs performances.

Récemment Olivier Terrier, chercheur au CNRS, a réussi à prouver qu’un chaleur sèche à 70 degrés détruit le virus sur les masques chirurgicaux et ceux estampillé FFP2. Les alternatives commencent à voir le jour. Toutefois d’ici là, faites le nécessaire et essayer d’employer les masques chirurgicaux que quand il y a une réelle obligation de le faire.